[PV Haya] Promenade nocturne

Moebius profitait de la fraîcheur de la nuit. L’air n’était pas trop humide, aussi trouvait-il le temps suffisamment agréable pour se promener parmi les bosquets et les plants de fleurs multicolores. Aucun nuage ne cachait la lune ou les étoiles, et une belle lumière bleutée éclairait les alentours d’un palais dont les lumières se faisaient discrètes. Il profita de cet instant de solitude pour prier et remercier l’Empereur, ce qu’il n’avait pas eu le temps de faire à l’heure des Complies ; les affaires officielles avec Athéna avaient duré trop longtemps pour cela.

Après quelques minutes, il s’assit sur un des bancs qui tournait le dos à des allées un peu plus sombres pour faire face à la splendeur des lieux, et derrière, à la ville elle-même. Moebius avait appris à reconnaître de belles choses et à en profiter et s’il s’extasiait souvent de la beauté de l’oeuvre de l’Empereur, de la nature et des champs, du ciel et des étoiles, des mers de nuages sous les îles ou même de l’ordre du temps lui-même, mais cette fois-ci, il s’agissait bien de l’oeuvre des créatures elles-même… et c’était superbe.

Il décida de profiter du temps libre qu’il avait pour la soirée pour visiter un peu l’endroit. Il descendit des jardins pour se rendre dans la ville et marcher dans les rues, croiser des personnes plus ou moins souriantes, mais de moins en moins à mesure que l’on s’approchait de la périphérie. Son coeur de prêtre l’incita à se rendre dans cette direction afin de voir ceux que la vie avait moins favorisés, ceux qui avaient le plus besoin de l’Empereur. Mais finalement, ce fut quelqu’un d’autre qui attira son attention. Il remarqua une jeune femme, qu’il avait aperçue dans le palais d’Athéna quelques heures auparavant sans pouvoir lui parler. Elle dégageait quelque chose qui le mettait mal à l’aise, quelque chose d’étrange, quelque chose qui n’était pas naturel. L’Empereur ne lui disait rien à propos d’elle et il ne savait pas quoi en penser. Il fronça les sourcils un instant, mais sa curiosité l’emporta, et il décida de s’approcher.

“Bonsoir, madame, dit-il en saluant humblement. Je crois vous avoir aperçue plus tôt au palais, me trompé-je ?”